Le Kyokushin
Le Karaté Kyokushin (極真空手) est un art martial japonais fondé par Masutatsu Oyama dans les années 1950. Le mot Kyokushin signifie « vérité ultime », un nom qui reflète parfaitement la philosophie du style : rechercher sans relâche la vérité à travers l’effort, la discipline et le dépassement de soi.
Le Kyokushin est reconnu comme l’un des styles de karaté les plus exigeants et les plus complets. Il combine la force physique, la technique de combat réaliste et la formation du caractère. Les entraînements sont rigoureux, orientés sur la puissance, la précision et la résistance mentale. Chaque pratiquant apprend à repousser ses limites, non pas pour dominer les autres, mais pour se vaincre soi-même.
Au cœur du Kyokushin se trouve la notion de "Osu no Seishin", l’esprit d’OSU : persévérer malgré la douleur, se relever après chaque échec, et aborder chaque défi avec humilité et courage. Cet esprit anime les dojos du monde entier, créant une fraternité entre les karatékas qui partagent les mêmes valeurs : respect, discipline, honneur et autodépassement.
Le Kyokushin a profondément influencé les arts martiaux modernes. De nombreux styles de karaté et de kickboxing s’en inspirent aujourd’hui, et ses compétitions en full contact ont redéfini la vision du karaté traditionnel.
Kyoku : Ultime
Shin : Vérité
Kaï: Société
On pourrait le traduire du japonais par « La société de l’ultime vérité », ou l’ultime vérité c’est avec soi-même.
Sa calligraphie se nomme le « Kanji », mais ce n’est pas son nom comme tel. Le therme « Kanji » est tout simplement le nom de la calligraphie chinoise utilisée. Elle a été originellement peinte par Haramotoki Sensei, maître en calligraphie et ami de Mas Oyama. Elle est portée du côté gauche (côté du cœur) sur le dogi de tous les membres du Kyokushin à travers le monde.
« Le but ultime du karaté ne réside pas dans la victoire ou la défaite, mais dans le perfectionnement du caractère. »
— Mas Oyama
Son logo se nomme « Kanku ».
Ce symbole est un dérivé du Kanku Kata qui signifie « contempler le ciel ». Dans ce kata pour former le dit symbole, les mains sont levées vers le haut pour scruter le ciel. Les pointes du Kanku, représentées par les doigts, signifient l’ultime sommet. Les parties plus épaisses, représentées par les poignets, tant qu’à elles représentent la force. Enfin le centre symbolise l’infinité c’est-à-dire la profondeur.
Tout le Kanku est entouré d’un cercle représentant la continuité dans le cercle de la vie.
Kanku
Masutatsu Oyama
"Le chemin vers la vérité ultime"
Masutatsu (Mas) Oyama, de son vrai nom Yong-I-Choi, est né en 1923 en Corée, alors sous occupation japonaise.
Dès son jeune âge, il manifeste un tempérament fort et une soif d’apprentissage. À seulement 9 ans, il commence à étudier les arts martiaux. Adolescent, il part vivre au Japon, où il poursuit ses études et découvre le karaté Shotokan sous la direction du célèbre Gichin Funakoshi.
Animé par une quête spirituelle profonde, Oyama s’entraîne également au judo et au kempo chinois, cherchant à comprendre la source véritable de la force martiale. Mais c’est son désir de tester les limites humaines qui le pousse à une décision radicale : vivre en ermite dans les montagnes japonaises pour se consacrer entièrement à la pratique et à la méditation.
Pendant plus de deux ans, il s’entraîne dans des conditions extrêmes : méditation sous les chutes d’eau glacée, combats contre la nature, entraînement quotidien jusqu’à l’épuisement. C’est dans cette solitude qu’il forge non seulement son corps, mais surtout son esprit.
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Masutatsu Oyama
27 juillet 1923 - 26 avril 1994
Fondateur du Kyokushin
De retour à la civilisation, Oyama veut prouver la réalité de son art. Il affronte des milliers d’adversaires dans des combats "full contact" et réalise des démonstrations spectaculaires de Tameshiwari (casse), où il brise des briques, des planches et même des cornes de taureau à mains nues. Ces exploits impressionnent le Japon et le monde, faisant de lui une légende vivante.
En 1953, il ouvre son premier dojo à Tokyo. Ce lieu deviendra rapidement le berceau du Kyokushin Kaikan, la maison-mère du style. Sa réputation grandit rapidement, attirant des pratiquants du monde entier désireux d’apprendre le « karaté de la vérité ultime ».
Jusqu’à sa mort en 1994, Mas Oyama a consacré sa vie à enseigner non seulement la technique, mais surtout la philosophie de la persévérance. Pour lui, le Kyokushin n’était pas un simple art de combat, mais une voie de vie — un moyen d’apprendre la patience, la maîtrise de soi et la force intérieure.
Aujourd’hui, des millions de karatékas à travers le monde perpétuent son héritage. Chaque salut, chaque kata, chaque combat rendu avec respect est un hommage à sa vision :
"Chercher la vérité par l’effort et ne jamais abandonner."
Kenji Midori
Kenji Midori (緑健児) est le fondateur et président de la World Karate Organization Shinkyokushinkai (WKO). Né le 18 avril 1962 à Amami Ōshima, une île du sud du Japon, il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands maîtres contemporains du karaté Kyokushin. Son parcours exemplaire, marqué par la détermination, l’humilité et l’esprit d’OSU, inspire des milliers de karatékas à travers le monde.
Dès son jeune âge, Kenji Midori démontre un intérêt profond pour les arts martiaux. Il rejoint le dojo de Masutatsu Oyama, le fondateur du Kyokushin, et se distingue rapidement par sa discipline et sa volonté exceptionnelle. Malgré sa petite taille pour un combattant de haut niveau (1,65 m), il compense largement par sa vitesse, sa stratégie et son mental d’acier.
Sous la direction de Mas Oyama, il développe une compréhension profonde de l’esprit du Kyokushin : l’effort constant, la sincérité et la recherche de la vérité à travers la pratique.
Kenji Midori s’est fait connaître mondialement grâce à ses exploits en compétition. En 1985, il participe au 21e Championnat du Japon en poids léger et remporte le titre. Mais c’est lors du 5e Championnat du Monde de Kyokushin en 1991 qu’il entre véritablement dans la légende.
Kenji Midori
18 avril 1962
Fondateur du ShinKyokushinkai
Affrontant les meilleurs combattants de la planète dans une compétition sans catégorie de poids, il triomphe grâce à son courage et son intelligence tactique. Sa victoire, contre des adversaires souvent beaucoup plus grands et puissants, symbolise parfaitement l’essence du Kyokushin : le dépassement de soi et la force intérieure avant la force physique.
Shinkyokushinkai
Après le décès de Mas Oyama en 1994, le monde du Kyokushin connaît une période de division. Désireux de préserver l’esprit authentique de l’enseignement de son maître, Kenji Midori fonde en 2003 la World Karate Organization Shinkyokushinkai (新極真会) — littéralement, « la nouvelle société de la vérité ultime ».
Le ShinKyokushin n’est pas une rupture avec le Kyokushin, mais plutôt une évolution fidèle à sa philosophie d’origine. Midori Sensei y met l’accent sur trois piliers :
1- La pureté de la technique
2- La sincérité du cœur (Makoto)
3- L’unité mondiale des pratiquants
Sous sa direction, le Shinkyokushin est devenu l’une des organisations de karaté les plus respectées au monde, présente dans plus de 100 pays. Midori Sensei consacre sa vie à transmettre le véritable esprit du Kyokushin : la recherche de la vérité, le respect mutuel et le perfectionnement du caractère.
Le logo officiel du Shinkyokushinkai, appelé Kokoro (心), représente le cœur, l’esprit et l’âme. Inspiré du caractère japonais 心 (kokoro), il symbolise la sincérité, la détermination et la profondeur du cœur humain.
Le cercle rouge stylisé incarne la voie sans fin de l’entraînement, le courage de persévérer et la continuité de la pratique martiale. Il rappelle aussi l’union de trois principes essentiels du karaté : l’esprit (Shin), la technique (Gi) et le corps (Tai) — les fondations de l’équilibre du budoka.
kokoro
Porté fièrement sur le keikogi, le Kokoro n’est pas seulement un emblème : il est un symbole d’unité mondiale et un rappel constant de la philosophie du Shinkyokushinkai — chercher la vérité ultime à travers la maîtrise de soi, le respect et la discipline.